Wemotaci, la montagne d’ou l’on observe
Elle est située en Haute Mauricie, plus précisément à 116 kilomètres au nord-Ouest de La Tuque. La communauté possède une superficie de 2 978 hectares, elle est accessible par voie aérienne via une piste d’aviation aménagée à quatre kilomètres du village, par la voie ferrée sur l’axe ferroviaire Montréal-Senneterre et finalement par la route forestière 25.
La Loi fédérale visant la création des réserves a été promulguée en 1851. Cette décision est suivie de la nomination d’un commissaire des terres pour le Haut et le Bas-Canada. Le mandat de ce dernier consiste à veiller à l’arpentage des terres qui ont été mises de côté – 93 150 hectares – pour la création des «Réserves indiennes ». Ainsi, onze réserves sont créées pour le Bas-Canada, notamment pour les Atikamekw : Wemotaci (Weymontachingue) et Kokac (Coucoucache). L’arpentage de Wemotaci terminé, l’approbation du rapport du commissaire est officialisée par un arrêté ministériel en août 1895, qui constitue la création de la réserve de Wemotaci et celle de Coucoucache.
En fait, la terrasse de Wemotaci est fréquentée par les Atikamekw à une époque qui remonte bien au-delà de la création de la réserve. La situation géographique de la terrasse explique cette fréquentation car elle est située à la rencontre de trois rivières dont la Ruban, la Saint-Maurice et la Manawan.
Parallèlement, les autorités locales de la communauté Atikamekw entreprennent des démarches pour chercher un nouvel emplacement. Entre temps, les membres vivent en territoire près des activités forestières ou autour de Sanmaur.
Ils survivent à une période de disette sans qu’aucune aide ne leur soit versée à titre individuel ou collectif. Pourtant, le gouvernement fédéral dispose de l’autorité nécessaire et des programmes sociaux qui lui ont été conférés par la « Loi sur les Indiens ».
Après bien des démarches infructueuses, sous le conseil des aînés, les autorités de la communauté opteront pour l’occupation du site actuel de la communauté, connexe à l’ancien site et maintiendront ainsi leur assise sur la même aire de territoire qui leur avait été « réservée » en 1895. C’est à la fin des années ‘60 que la communauté obtiendra les fonds nécessaires pour la construction des maisons sur le nouvel emplacement. Les premières familles s’y installeront au cours de l’été, en août 1972.
Depuis sa relocalisation et la construction de la « Nouvelle Wemotaci » en 1970, la collectivité de Wemotaci a connu une ère de changements, notamment la sédentarisation graduelle de ses membres, la prise en charge progressive des secteurs par l’administration locale,
c’est-à-dire l’éducation, l’aménagement communautaire, le développement économique, la santé, la sécurité du revenu, la sécurité publique, le développement des services à la collectivité. Elle connaît également son lot de problèmes sociaux : la violence, la négligence parentale, le suicide chez les jeunes, l’abus d’alcool et de drogues, le décrochage scolaire et la résultante de tous ces maux : la criminalité.
Wemotaci a finalement à faire face à d’énormes défis reliés à sa croissance démographique fulgurante : recherche et négociation de financement adéquat, développement d’infrastructures appropriées : écoles, logements, services à la collectivité, développement économique pour la création d’emploi, développement social pour des programmes et services qui correspondent à ses besoins.
(crédits photos: Gaetane Petiquay, fonds d’archives CNA, Yvon Dubé)